Lors de travaux de goudronnage de voiries, l’épandage de lait de chaux est un moyen préventif au décollement de la structure bitumineuse. Depuis de nombreuses années, la chaux hydratée est utilisée comme moyen préventif à ce décollement des couches. Employée, tout d’abord, en tant qu’agent adhésif, de nombreux avantages à l’utilisation du lait de chaux se présentent. Bien que relativement récent en Suisse, l’épandage de lait de chaux est déjà largement utilisé dans certains pays sur le territoire européen.
LES DIFFÉRENTES MÉTHODES D’INCORPORATION DE LA CHAUX
Afin d’incorporer le réactif, à savoir la chaux, dans le mélange bitumeux, plusieurs méthodes peuvent être distinguées.
- La première, dite sèche, est réalisée avant l’intégration du bitume dans les agrégats, la chaux est alors utilisée pure et introduite dans le poste d’enrobage. Cette méthode emploie des équipements traditionnels tels qu’une centrale d’enrobage et un silo doseur.
- La seconde, l’incorporation dans le mélange bitumeux directement, permet l’emploi de chaux versée comme un additif ordinaire.
- La troisième, appelée méthode humide, est une technique qui consiste à hydrater la chaux afin que cette dernière soit utilisée sous forme pulvérisée. Un délai de 24h de maturation est dès lors respecté, augmentant ainsi l’efficacité du traitement et permettant de lutter efficacement contre les phénomènes de désenrobage des couches de bitumes.
LES AVANTAGES DU LAIT DE CHAUX SUR LE LONG TERME
Certains granulats présents dans la réalisation des routes bitumées peuvent être particulièrement sujets au désenrobage de par leur composition chimique. De plus, des éléments extérieurs peuvent eux aussi jouer un rôle majeur dans le désenrobage des chaussées tels que le gel puis le dégel, le trafic routier ou bien les précipitations malgré un bon entretien des chaussées.
Le lait de chaux, fabriqué à base de chaux et d’eau, réagit avec les agrégats et renforce la bonne adhérence entre les couches. D’autre part, la dispersion des micro-particules de chaux accroît la rigidité des couches d’enrobés entre elles. Sur ces points, ce traitement augmente significativement les performances de la chaussée sans pour autant rendre le bitume plus fragile ou plus cher.
Il est aussi important de souligner :
- une amélioration de la tenue à froid
- une résistance supplémentaire aux déformations
- une durée de vie du bitume préservée et pouvant même s’allonger de quelques années
UNE SOLUTION VERS LA PRODUCTION DURABLE D’ENROBÉS
La volonté de réduction des émissions polluantes conduit les entreprises du BTP à s’orienter vers des alternatives éco-responsables lors de la construction d’axes routiers. Pour cela, de plus en plus de professionnels en Suisse Romande utilisent la technique des Enrobés Coulés à Froid (E.C.F), en pleine expansion, répondant ainsi au tournant environnemental du secteur des travaux publics. Cette méthode consiste à enrober des granulats de bitume à température ambiante, avant de les appliquer en couche mince de 1 à 2 cm sur la chaussée.
Ce type d’enrobage est cependant sujet à un décollement davantage plausible entre les différentes couches. Afin de réduire ce risque, les réactifs à base de chaux hydratée (lait de chaux) peuvent être pulvérisés entre les deux couches. Son rôle est, dès lors, de diminuer le temps de rupture du bitume après sa mise en œuvre et de favoriser l’adhésion entre le bitume et les granulats. Le lait de chaux sécurise ainsi la mise en œuvre de l’ECF.
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